Avec Le Millième Pin, paru le 12 juillet 2025 aux éditions Beta Publisher, Florie Darcieux signe un roman aussi fin que percutant. Entre chronique rurale et drame adolescent, l’autrice explore la mécanique cruelle des préjugés dans un village landais figé par les apparences.
Un roman adolescent qui va bien au-delà du lycée
Édith n’a rien d’une héroïne en quête de gloire. Elle avance à contre-courant, discrète, lasse, cabossée par les regards. Depuis qu’un accident tragique a coûté la vie à Élise Devaux, tout le monde la regarde comme la fille du coupable. Son père n’est pourtant pas jugé, mais dans ce petit village où les Devaux font loi, nul besoin de tribunal. La sentence sociale est tombée : exclusion, harcèlement, soupçons. Et pourtant, dans cet étau, Édith cherche la vérité.
Florie Darcieux donne à cette quête une voix vibrante. Ironie adolescente, lucidité mordante, douleur rentrée : son écriture épouse les méandres d’un quotidien piégé par les non-dits. Le Millième Pin est un roman qui ne crie jamais — mais qui touche toujours juste.
Une fresque sociale portée par un décor rural saisissant
Le roman puise sa puissance dans un ancrage territorial fort : les Landes, ses routes bordées de pins, ses clans familiaux, ses commérages étouffants. La scierie des Devaux, le château en haut de la colline, la maison modeste d’Édith, les potagers, les arrêts de bus : chaque lieu devient un symbole des rapports de pouvoir et de domination silencieuse.
À travers cette cartographie du repli et de la solitude, l’autrice brosse un tableau nuancé de la province française contemporaine, entre traditions pesantes et injustice ordinaire. Le roman évite les caricatures : il préfère les failles humaines, les zones grises, les contradictions, là où la littérature trouve sa vérité.
Un récit de filiation, de colère sourde et de renaissance
Le Millième Pin est aussi une histoire de lien : entre un père brisé et une fille qui ne veut pas le voir sombrer. Entre Édith et Tatie Milie, personnage truculent mais profondément aimant. Et entre Édith et Bastien, nouveau venu à la fois décalé et salvateur, qui refuse les codes établis.
C’est dans ces liens que le roman construit sa force : dans la capacité des êtres cabossés à tenir bon, à désobéir doucement, à marcher vers une forme de lumière — même si elle est fragile.
Disponible aux éditions Beta Publisher : www.betapublisher.com
